Go to Top

Interview R. Yancovici

Va-t-on encore parler d’ETF en 2020 ?

Les ETF ont fait couler d’encre en 2019. Cela risque de s’accentuer en 2020. Il y a quelques jours, nous apprenions que Calpers, le fonds de pension public le plus important des Etats-Unis, réduisait le nombre de mandats et de fonds de gestion active de 17 à 3, correspondant à une baisse d’actifs de 31.2 Md$ (milliards dollars) pour investir en gestion passive.

De plus, 2019 risque d’être une nouvelle année où la gestion active décevra dans son ensemble. Selon les premières estimations de Standard&Poors, plus de 70% des fonds américains ne réussiraient pas à faire mieux que le S&P500. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’une question d’efficience. La raison est plus simple : les titres surperformants sont rares car concentrés sur quelques mastodontes et sur une poignée de secteurs. De surcroit, les petites capitalisations et les marchés internationaux sous-performent. Les gérants n’ont pas non plus fait de très bons choix. Selon le Bank of America, les 10 titres préférés des gérants américains sous-performent de 17% les 10 titres les moins aimés. C’est un record. Enfin, peu de gérants, voire aucun, ne s’attendaient à une année aussi positive, tant sur les actions que sur les taux.

Faut-il pour autant abandonner la gestion active selon vous ?

Bien que spécialiste des ETF, ce n’est absolument pas notre avis. Pour autant le mariage parfois proposé aux Conseillers Financiers entre l’achat d’OPCVM de stock-picking et des ETF ne nous parait pas une solution satisfaisante. Cela revient à leur dire : « Remplacez les OPCVM qui sous-performent par des ETF». Mais je suppose que si les Conseillers les avaient connus à l’avance, ils ne les auraient pas achetés.

Alors comment marier gestion active et gestion passive ?

Le choix qui se présente à un Conseiller Financier n’est de choisir entre OPCVM et ETF. Il est d’opter pour une gestion active ou une gestion passive. La gestion active d’ETF est une solution séduisante et performante.

Pourquoi ?

Les Conseillers financiers qui ont fait essentiellement de la gestion active comme M. Jourdain faisait de la prose, doivent trouver le chemin qui concilie cohérence et performance au juste prix. Gérer activement des produits passifs peu chers répond à ces contraintes, qu’ils le fassent eux-mêmes en étant accompagnés ou qu’ils le délèguent.

Les clients particuliers sont prêts à cela ?

Les ETF ne sont plus l’apanage de quelques clients avertis. De plus en plus de « pères de famille » trouvent la proposition ETF attractive. D’ailleurs, il arrive régulièrement que des Conseillers passent à l’ETF sous la pression de leurs clients. Aujourd’hui, les particuliers ne représentent que 15% des actifs des ETF. Le potentiel est formidable.

Quel est le principal risque des ETF ?

Aujourd’hui environ la moitié des ETF ont moins de 50M€ d’encours. Dans un contexte de baisse des frais de gestion, on pourrait assister à la disparition d’ETF insuffisamment rentables.

Pour en savoir plus : inscription au webinaire ETF – Un outil maintenant connu mais sous-utilisé

Le 13 janvier 2020