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Covid-19 : le décrochage des marchés est-il justifié ?

Alors que le monde doit face à la propagation du Coronavirus, il nous a semblé utile de faire un point sur notre stratégie d’investissement.

Au cours de la semaine écoulée, les marchés actions ont violemment décroché après la découverte de larges foyers de Coronavirus hors de Chine, en particulier en Italie. Les indices actions internationaux ont perdu environ 13%. C’est la plus forte baisse sur une aussi courte période depuis la Grande Récession de 2008.

L’étendu de la propagation du virus et ses conséquences sont difficilement chiffrables tant le nombre d’inconnues est important. Cela appelle à la prudence.

Conservons quelques repères

  • La baisse de la semaine écoulée est venue de la prise de conscience que le virus ne s’arrêterait pas aux frontières chinoises. La propagation est encore largement devant nous. Selon « The Economist », dès lors qu’un pays est touché, entre 25% et 70% de la population pourraient l’attraper. On peut penser que les expériences des précédentes épidémies et les enseignements de la réaction chinoise permettent de croire que l’on soit plus proche de la fourchette basse.
  • La crainte n’est pas le caractère létal du virus, qui est très faible en particulier pour les moins de 60 ans ou en bonne santé, mais que les efforts pour éviter sa propagation ne gèlent l’économie. De ce point de vue, l’annonce de la reprise de l’activité en Chine est un soulagement
  • Vendredi soir, la Banque Centrale américaine s’est dit prête à intervenir si elle le jugeait utile
  • Les décisions des autorités de cantonnements dans différents pays sont un moyen efficace de lutter contre la propagation mais suscitent l’inquiétude tant des personnes concernées que des investisseurs. On en arrive au stade contradictoire où plus les autorités combattent le virus, plus elles suscitent l’inquiétude. En tant qu’investisseur, garder la tête froide sera une des clés de la réussite.
  • Selon diverses estimations, dans le pire des cas, la baisse d’activité serait proche de celle connu pendant la récession de 2008-2009. Dans un cas médian, l’impact serait 0.8% de PIB qui engendrait une récession de courte durée en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, il est probable que l’ajustement boursier soit déjà bien avancé.
  • Les investisseurs sont déjà très pessimistes, ce qui est un signal favorable

CNN Greed & Fear index

Notre stratégie depuis 18 mois est de constituer les portefeuilles sur la base de 3 piliers : les obligations, les actions et les métaux précieux.

Jusqu’à présent, en cas de correction, les obligations et les métaux précieux jouaient leur rôle d’amortisseur. Cette fois les métaux précieux ont fortement baissé. Les raisons nous semblent plutôt d’origine technique que fondamentale, comme en atteste par exemple l’augmentation des positions longues sur le marché à terme. Cela est tout à fait inhabituel dans un mouvement baissier. Aussi, nous ne voyons pas de raison de modifier cette stratégie.

Pour estimer que le sujet Coronavirus est derrière nous d’un point de vue boursier et investir de manière plus fondamentale, nous souhaiterions voir la courbe, en échelle logarithmique, des personnes infectées hors de Chine infléchir sa tendance comme en Chine.

Nombre de personnes infectées en Chine et dans le reste du monde

D’un point de vue tactique

En fonction des niveaux la semaine prochaine, nous souhaitons profiter du repli pour progressivement augmenter la part en actions des portefeuilles, en particulier des thématiques de qualité qui semblaient trop chères ou ponctuellement les métaux précieux selon la situation des portefeuilles. Car nous ne sommes pas non plus à l’abri de nouvelles rassurantes :

  • La FDA (Food and Drug Administration) vient d’autoriser aujourd’hui samedi des laboratoires pharmaceutiques de débuter des tests de vaccins
  • Les températures devraient remonter sous huitaine. Cela devrait ralentir la propagation du virus
  • L’action de la Fed, à défaut de permettre une relance de l’économie, pourrait calmer les investisseurs. Une fois l’épidémie sous contrôle, donc sortie du prisme des investisseurs, les liquidités seront toujours là pour alimenter la hausse des actifs
  • L’activité reprend en Chine. Par exemple, Starbuck a rouvert 80% de ses point de vente